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26 mars 2025 10h11

Les moutons voyagent à Chausey

Du 26 Février au 5 mars dernier, 3 adhérents du GONm ont accompagné Fabrice Gallien à Chausey pour des travaux à réaliser sur l’ilot de la Meule situé au nord-ouest de la grande ile. Nous étions accompagnés par une équipe de 4 personnes de deux entreprises de paysagistes basées dans la Manche.
Notre arrivée sur le ponton de Chausey, n’est pas passée inaperçue… débarquement de 8 big bag remplis de matériels divers, sans oublier le ravitaillement pour une semaine passée dans les gites de la ferme. Malheureusement le Sémaphore, lieu mythique pour tous les adhérents du GONm qui ont fait des stages avec Fabrice, était occupé actuellement par les agents du Conservatoire du Littoral.

Dès le lendemain, nous embarquions à l’aube pour plusieurs voyages vers l’ilot de la Meule.
Ce projet d’installer des moutons sur un îlot à Chausey a été élaboré par le GONm en partenariat étroit avec la SCI des Îles Chausey, propriétaire de l’archipel. Outre son autorisation d’aménager l’îlot, la SCI a également fourni les moutons et assure le financement du suivi sanitaire des animaux. Ce projet bénéficie d’un financement de EOC (Éoliennes Offshore de Courseulles, filiale de EDF Renouvelables) dans le cadre d’une mesure compensatoire du parc éolien en mer de Courseulles-sur-Mer, et de l’aide logistique très appréciée du Comité Régional de Conchyliculture (CRC) en la personne de Franck Lemonnier et son équipage, conchyliculteurs à Chausey.
Cette idée qui peut surprendre, a été motivée par la constatation que les oiseaux marins nicheurs ne s’installaient plus sur les ilots où la végétation était trop dense mais sur les rochers proches de la mer mais soumis au risque de submersion marine. C’est pourquoi les moutons ont été choisi plutôt que la tondeuse à gazon pour essayer de restaurer des prairies favorables à l’installation des nids de goélands.

Après 4 jours de travail parfois difficile et 150 piquets bois plantés sur un périmètre d’environ 500 mètres, la clôture était prête.
Dimanche matin, le berger qui s’occupe des moutons d’Ouessant qui pâturent librement sur la grande Ile, a sélectionné les 6 moutons qui allaient faire le voyage et nous a donné quelques notions de capture des moutons puisqu’il repartait le soir même. Le lundi matin nous avons réussi à capturer nos moutons et les transporter en deux fois, dans une cage faite pour 3 moutons. On peut tout faire au GONm, même passer un diplôme de berger !


Embarquement de la cage sur le doris et départ en mer.

Sur la Meule, les moutons se sont tout de suite rassemblés pour déguster l’herbe au goût iodé. Ils seront probablement rejoints plus tard par 2 chèvres qui devraient manger les ronces et autres arbustes.
 Mission accomplie durant une semaine sous un soleil magnifique mais un vent de nord-est plutôt frais avec gelée blanche le matin !  Nous en avons profité également pour faire de belles observations ornithologiques et comptages à marée basse.

Jean-Pierre Clave

21 août 2020 11h03

Projet de dératisation

La dératisation, dont le projet est prévu dans le Docob Natura 2000, est approuvée par l’Etat !
La première phase sera mise en œuvre à l’automne prochain.

Le rat surmulot ou rat gris est une espèce (involontairement) introduite au Moyen-Âge en Europe occidentale et à Chausey, donc à une date inconnue.
C’est un animal omnivore qui consomme tout aussi bien des graines, des racines, des bourgeons que des coquillages, des cadavres et... des oiseaux : tout particulièrement des oiseaux marins. Ceux-ci, en effet, sont particulièrement sensibles au dérangement et à la prédation quand ils nichent : c’est pour cela qu’ils recherchent les falaises ou les îles.

Lorsque les rats abordent une île où, jusque là, il n’y avait pas de prédateurs terrestres, les nicheurs ne sont pas adaptés pour y faire face : les rats mangent alors les œufs, les jeunes voire les couveurs sur leurs nids !
À Chausey, on peut estimer que les rats empêchent deux espèces d’oiseaux marins de nicher, limitent les populations d’au moins 4 ou 5 autres. Seuls, probablement, les goélands sont capables d’y faire face (quand il n’y a pas de dérangements).

C’est pourquoi le GONm a milité pour que l’archipel soit dératisé : ceci a été acté dans le Docob de la ZPS et grâce aux financements européens, avec le soutien de la DREAL de Normandie, un dossier a été constitué. Le GONm est maître d’œuvre du projet et le Conservatoire du Littoral en assure la maîtrise d’ouvrage.

La première phase de l’opération a eu lieu à la fin de l’hiver dernier : c’était une opération de défrichage préparatoire. La prochaine aura lieu à l’automne 2020 sur un secteur de l’archipel pour bien organiser l’opération ; et c’est à l’automne 2021 que l’opération de dératisation totale de l'archipel aura lieu.

Cela permettra aux chausiais de ne plus subir la présence intrusive des rats dans leurs maisons, cela permettra aux conchyliculteurs de ne plus subir la prédation des rats sur leurs élevages et accroîtra la sécurité sanitaire de leur production et, pour les oiseaux de Chausey, cela leur permettra de ne plus subir cette contrainte forte.
Si les objectifs sont atteints, compte tenu des effets bénéfiques observés partout dans le monde après des dératisations, le succès de reproduction des sternes, des cormorans, des tadornes devrait considérablement s’améliorer et de nouvelles espèces devraient pouvoir s’installer ou se réinstaller dans l’archipel comme nicheuses.

  Jeune rat (cliché : Guillaume Debout)

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